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Attaque mortelle au couteau à l'hôpital et protection des soignants



Après l'acte abominable qui a coûté la vie à une infirmière et blessé grièvement une secrétaire médicale au CHU de Reims le lundi 22 mai 2023, nous adressons notre soutien aux proches des victimes et à l'ensemble des professionnels de santé qui assurent une mission de service public essentielle dans un climat de plus en plus délétère.


Les attaques aux couteaux se multiplient en France et l'hôpital n'est malheureusement pas épargné alors que le personnel hospitalier subit davantage d'agressions en tout genre issues de profils psychiatriques ou non comme en témoigne les rapports de l'observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS).


Depuis 6 ans, CARINEL forme les différentes professions hospitalières et les agents de sécurité des établissements de soins pour prévenir, limiter l'impact et réagir face aux agressions dans leurs métiers. Si certaines phases de la violence peuvent être plus ou moins maîtrisées, une attaque au couteau ne répond plus aux codes de la communication classique et nécessite une mise en protection/défense absolue de la victime. C'est pourquoi nous travaillons aussi sur des mises en situations avec attaques à l'arme blanche afin de transmettre des gestes de protection essentiels face à une violence extrême.


Mais la formation aux gestes de sûreté bien que nécessaire ne peut résoudre à elle seule ce fléau sans reconsidérer à juste valeur la sécurisation des hôpitaux, les moyens alloués à la psychiatrie et le travail de la justice.

Pour réagir suite aux différentes déclarations relatives à ce drame, nous considérons que des mesures "concrètes" existent, comme l'a réclamé le ministre de la santé, et que c'est l'absence de volonté ou le manque de moyens humains et financiers qui ne permettent pas de les déployer dans tous les établissements de santé. A noter qu'il ne faut pas confondre le devoir de sécurisation des hôpitaux et la responsabilité de la justice qui ne peut remettre la faute exclusivement sur la sécurité de l'hôpital.


Avec CARINEL, nous accompagnons depuis des années et dès la mise en place du Plan de Sécurisation d'Etablissement (PSE) en 2016 les établissements de soins dans l'amélioration de leurs niveaux de sécurité pour protéger le personnel, les patients et les infrastructures face aux actions malveillantes telles que les menaces, agressions et le risque terroriste.


Pour avoir échangé avec nombre de responsables sécurité-sûreté, directions, cadres et soignants, ce qui fait défaut est non pas l'inexistence de mesures de sécurité de plus en plus rare mais majoritairement des actions seulement ponctuelles en faveur de la sécurité après un événement grave qui ne s'inscrivent pas dans une démarche empirique, coordonnée, globale et pérenne qui implique l'ensemble des parties prenantes vers un objectif commun d'amélioration de la sûreté de l'établissement et de protection des professionnels.


Ce constat nous amène à une lacune plus générale du point de vue de la culture de sécurité envers la sûreté sur laquelle nous travaillons avec le Cercle de Recherche Culture & Sécurité et qui est parfois inexistante, incomprise ou partielle.


La construction d'une culture de sécurité au sein d'un établissement nécessite un travail de fond à partir de facteurs organisationnels et humains qui vont donner forme à des manières de faire et de penser permettant de soutenir des mesures "concrètes" et non l'inverse.

La milieu de la santé est bien placé pour savoir qu'on ne soigne pas toutes les blessures avec un pensement. Il serait donc intéressant de permettre aux acteurs de la sécurité-sûreté des hôpitaux comme l'Association des Chargés de Sécurité en Établissement de Soins (ACSES), entre autres, de pouvoir mettre à profit et monter en compétence avec un budget raisonnable pour planifier une sécurisation optimale de leur établissement.


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